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¤¤DoN'T wOrRy, Be HaPpY¤¤

posté le 30-08-2008 à 01:36:26

La chef

La Chef

Des annees de P.J. a son actif, elle etait brigadier-chef dans mon UPQ. Elle etait drole, franche, vraie. Une flic comme on aimerait en voir plus souvent, specialiste du shootage de chieurs, comme elle dit. Les fous-rires partages avec elle faisaient partie des plus beaux moments de cette carriere que je ne fais qu’embrasser. Elle ne se genait pas pour devisager un collegue qui ne lui revenait pas, et son autorite etait naturelle. Excellente proceduriere, elle etait plus une reference pour moi que mon officier « referent ».

 


 
 
posté le 30-08-2008 à 01:32:01

La petite vieille

La petite vieille

Elle était belle. De ses 99 ans se dégageait une assurance, je me sentais en securite, je l’admirais. Elle me proposa un thé et des gateaux , je lui ai dit que nous n’avions pas le temps. Pendant ces quelques minutes, j’oubliais…J’oubliais la carte dans ma poche, le propos de ma visite. Elle avait grandi ici, dans le XVIIIe, elle avait connu Montmartre avant que ca ne soit ce repere de bobos, elle avait connu Mme Piaf, Edith, la Mome Piaf. Elle gardait une photo d’elle entre deux tableaux bon marche fournis par sa maison de repos. On oubliait les cris des Alzheimer dehors avec elle, sa porte semblait une frontiere entre le mouroir et le paradis, son paradis. Je voulais rester, lui tenir la main et l’ecouter parler toute la journee. Derriere ces murs, la misere de la rue Myrha. Elle avait voulu finir sa vie ici, m’avait-elle dit. Elle me proposa de revenir, les larmes me montaient. Elle me souriait et je voyais ses yeux, ses yeux de 99 ans, qui ont vu defiler presque un siecle de vie. Ces yeux me regardaient, petillants comme a leurs 20 ans. Je lui fit signer sa procuration, la premiere mission de police qui m’a ete confiee. J’ai pose des tonnes de questions a l’infirmiere. Sa fille venait tous les jours, elle n’etait pas seule. Une brise d’espoir dans ce desarroi. Lorsque j’ai passe la porte de sa chambre, la nausee m’a repris, j’ai repense a mes grands parents, morts dans des institutions comme celle-la, et a ma mere, qui venait voir ma grand-mere tous les jours, 500 kilometres aller, 500 retour. Puis a ma famille, se battant pour un heritage, oubliant que le meme sang coule dans leurs veines. Mon collegue m’a sorti de mes pensees en plaisantant sur le fait qu’elle ne tiendrait peut-etre pas jusqu’aux elections. Je l’ai traite de pauvre con et j’ai fondu en larmes… Je n’ai jamais su ce qu’elle etait devenue. Parfois, je repasse devant la maison de retraite et j’y repense. Je ne me souviens meme plus de son nom. La regle du detachement policier, je m’en fichais.